Les élections législatives de 2024 en France, qui se dérouleront dans un contexte politique marqué par l’incertitude et une dissolution récente de l’Assemblée nationale, pourrait avoir des conséquences significatives sur le marché immobilier et l’accessibilité au logement. À travers cet article, nous examinerons les attentes et les craintes des acteurs du secteur immobilier face aux propositions politiques des partis en lice, ainsi que les implications potentielles de ces élections sur la dynamique du marché. Un bon aperçu des enjeux du marché immobilier peut être consulté sur Immobilier Danger.

Un marché immobilier sous tension face à l’échéance électorale

Dans l’intervalle qui précède les élections législatives, le marché immobilier ressent une pression accrue due à l’incertitude politique. En période d’élection, les projets immobiliers tels que la vente et l’achat de biens immobiliers sont souvent mis en attente. Les potentiels acheteurs ou vendeurs hésitent à s’engager dans des transactions importantes qui seront affectées par d’éventuels changements réglementaires ou fiscaux en fonction des résultats des élections.

Les acteurs du marché, qu’ils soient professionnels ou particuliers, redoutent parfois des modifications inattendues des lois encadrant le secteur immobilier, des aides à l’accession à la propriété, ou de l’évolution des taux de prêt immobilier. Dans ce contexte, il n’est pas rare que les financements en cours d’instruction soient suspendus par une attente prudente des nouvelles orientations politiques à venir. Cette situation instable pourrait donc représenter un véritable frein à la reprise économique du secteur immobilier.

Les inquiétudes des professionnels du secteur

Les professionnels de l’immobilier sont particulièrement préoccupés par l’impact que pourraient avoir les résultats des élections sur leurs activités. Des rumeurs circulent autour de potentielles lois ou réglementations qui viendraient modifier les conditions d’accès au crédit, le niveau de taxes sur les transactions immobilières, ou encore la réglementation des baux locatifs. L’inquiétude se manifeste dans les discussions autour des propositions politiques, notamment celles des partis qui se distinguent par des approches radicalement différentes concernant l’immobilier.

Le marché du neuf, déjà vulnérable, pourrait se retrouver paralysé par des obligations administratives renforcées ou une modification des aides à destination des primo-accédants. De plus, l’augmentation potentielle des taux d’intérêt de prêts immobiliers en réaction à l’instabilité politique est une autre source d’anxiété. Si les taux venaient à grimper, cela rendrait l’accès au logement d’autant plus difficile pour les ménages modestes, amplifiant les difficultés d’accès à la propriété. Une évolution qui pourrait contribuer à aggraver la crise du logement, déjà préoccupante.

Les propositions des partis pour l’immobilier

Les principaux partis politiques préparent leurs programmes pour les élections législatives de 2024, et chacun d’eux propose des mesures concernant le logement et l’immobilier. Ces propositions témoignent des différentes visions et priorités politiques concernant l’accès au logement pour les Français.

Le gouvernement sortant : continuité ou changement ?

Pour le gouvernement actuel, des mesures clés ont été mises en avant par des figures telles que Gabriel Attal. Parmi ces propositions, une exonération des frais de notaire pour les primo-accédants, à hauteur de 250 000€, pourrait être envisagée. Bien que cette initiative semble favorable à l’accessibilité, elle pourrait également créer une inflation des prix, nuisant ainsi aux acheteurs ciblés, déterminés à acquérir un logement.

Un autre point intéressant est la création d’un fonds supplémentaire destiné à la rénovation énergétique de 300 000 logements d’ici 2027. La pertinence de cette mesure dépendra fortement de sa mise en œuvre et de son accessibilité. En effet, si le processus de demande reste complexe, il pourrait freiner l’adhésion des ménages à ce type de rénovation, pourtant nécessaire pour l’amélioration du parc immobilier français.

Les visions des partis d’opposition

Parallèlement, d’autres partis présentent des programmes qui visent souvent à répondre aux critiques faites au gouvernement actuel. Par exemple, des propositions du Rassemblement National mettent l’accent sur la construction de logements sociaux et la priorité donnée aux Français dans l’attribution des logements disponibles. Cependant, ces mesures, bien que potentiellement bénéfiques pour l’offre de logements, soulèvent des interrogations sur leur impact sur le marché immobilier, tant en termes de réglementation que d’analyse des besoins réels.

Du côté de la gauche, le Nouveau Front Populaire propose notamment l’augmentation des Aides Personnalisées au Logement (APL) et la construction massive de logements sociaux. Ces propositions peuvent sembler attrayantes pour les ménages en difficulté, mais il est légitime de questionner la faisabilité de telles promesses dans un climat économique tendu.

Conséquences sur l’accessibilité au logement

Ces différents projets et propositions, qu’ils qu’ils soient favorables ou restrictifs, auront des conséquences directes sur l’accessibilité au logement pour de nombreux ménages français. La dynamique du marché entier pourrait être influencée par ces évolutions réglementaires. En effet, l’instabilité des règles et des aides financières pourrait dissuader de nombreux acheteurs potentiels ou investisseur dans les semaines à venir, entraînant une stagnation sur le marché lié à l’immobilier.

Les impacts économiques à prévoir

L’impact économique des législatives de 2024 sera crucial, non seulement pour le marché immobilier, mais aussi pour l’économie nationale dans son ensemble. Si les taux d’intérêt de prêts immobiliers devaient augmenter en raison des incertitudes politiques, la capacité d’acheter ou investir dans l’immobilier diminuerait. Cela aurait pour effet d’exacerber la crise de l’offre de logements à différents niveaux, allant de la location à l’achat.

En réfléchissant aux conséquences de ces élections, il est également important de garder à l’esprit que l’accès au logement est également tributaire de la politique de la ville et des choix d’aménagements. Les futures décisions prises par les élus devront non seulement influencer le marché immobilier, mais également s’inscrire dans une vision plus large de la planification urbaine, en tenant compte des enjeux environnementaux.

L’incertitude actuelle ne se limite pas seulement aux acteurs du marché ; elle concerne tous les Français, y compris ceux qui cherchent un logement. L’accessibilité au logement pourrait se trouver compromise avec des propositions qui ne ciblent pas correctement les besoins des classes moyennes et des plus défavorisées. L’évolution des politiques pourrait être déterminante pour faire disparaitre la notion de  » logement inaccessibles  » et garantir un cadre de vie décent pour tous.

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Léa Collin, 52 ans, titulaire d’une licence en droit immobilier, j’ai commencé ma carrière dans un groupe immobilier comme responsable juridique. Passionnée de technologie, j’ai rejoint en 2004 une startup développant un logiciel immobilier avant sa revente à un grand groupe d’agences immobilières. En 2006, j’ai rejoint la société M2COM, qui développe un site web dédié au logement étudiant en tant que consultante. D’abord chargée de l’aspect juridique du site ainsi que de la rédaction des contenus et guides pratiques, j’ai participé ensuite à son développement commercial. Depuis, j’ai suivi le fondateur de Morning Femina dans sa nouvelle aventure, j’adore! Tout est nouveau mais rédiger du contenu journalistique pour moi n’est pas si éloigné de ce que j’ai toujours fait. Nous venons par ailleurs de lancer un nouveau média immobilier Lesnews.immo spécialisé dans l'actualité immobilière.