Face à la montée vertigineuse des prix de l’immobilier, de nombreux jeunes aspirants propriétaires en Belgique choisissent désormais de franchir le pas de l’achat immobilier directement, sans passer par la case location. Ce changement de comportement, qui bouscule les normes traditionnelles du marché immobilier, peut être attribué à divers facteurs. Selon une étude menée par Ipsos pour Crelan, un nombre croissant de jeunes adultes privilégient l’acquisition immédiate d’un bien, influencés par des aides familiales, des tendances écoresponsables et une volonté d’investir dans leur avenir plutôt que de jeter leur argent par les fenêtres en location. Plus de détails peuvent être trouvés sur des sites spécialisés tels que ImmoJeune.
Les raisons qui poussent les jeunes à acheter
La décision des jeunes acheteurs de se tourner vers l’achat immobilier plutôt que la location découle d’une conjoncture économique et sociale complexe. Tout d’abord, il convient de noter la hausse des prix de l’immobilier, qui rend la location de plus en plus coûteuse. Les jeunes adultes, souvent soumis à des budgets limités et à des revenus en stagnation, voient la location comme une perte d’argent à long terme. En effet, comme le souligne un rapport, « louer un bien signifie perdre de l’argent » pour de nombreux jeunes acheteurs, qui préfèrent investir directement dans la propriété.
De plus, il existe une volonté croissante parmi les jeunes de se constituer un patrimoine. En achetant leur bien immobilier, ils posent les bases d’un investissement à long terme. Là où la location pourrait éventuellement rimer avec précarité, l’achat représente une sécurité et une stabilité financière. Cela se traduit par une intensification des recherches sur le marché immobilier par les jeunes acheteurs. Loin de considérer l’achat d’un logement comme un rêve lointain, ils se montrent désormais plus déterminés que jamais.
Le soutien familial comme levier
Un des éléments clés qui facilitent l’accession à la propriété pour les jeunes est sans conteste le soutien familial. Selon les enquêtes menées, environ 60 % des jeunes acheteurs reçoivent une aide concrète de leur famille, que ce soit sous forme de dons, d’apports pour l’achat ou d’assistance logistique pour le déménagement et les travaux de rénovation.
Dans ce contexte, rester chez les parents plus longtemps apparaît comme une stratégie de plus en plus adoptée. En 2024, 62 % des jeunes adultes de 20 à 35 ans ont choisi cette voie pour économiser de l’argent en vue de l’achat. Ce phénomène souligne une nouvelle norme sociale qui remet en question la notion de l’indépendance financière traditionnelle. Comme l’a noté Geert Maes, Directeur Customer Journey Credits Retail chez Crelan, les jeunes adultes ont compris que cet ajustement est essentiel pour parvenir à mettre de côté un apport suffisant et ainsi faciliter l’achat d’un bien.
Un changement de comportement sur le marché immobilier
Cette dynamique familiale change considérablement la manière dont les jeunes abordent la propriété. Auparavant, la location était perçue comme un passage obligé avant l’accès à la propriété. Aujourd’hui, il semble que la tendance s’oriente vers un choix bien réfléchi d’acquérir un bien immobilier tout en bénéficiant d’un soutien familial, créant ainsi un nouveau modèle d’accession à la propriété.
Les prêts à la rénovation, un nouvel outil clé
Un autre aspect intéressant de cette accession directe à la propriété est l’augmentation du recours aux prêts à la rénovation. Contrairement à leurs aînés, les jeunes propriétaires montrent une propension plus élevée à investir dans la remise en état et l’aménagement de leur bien. D’après une enquête, 22 % des jeunes propriétaires âgés de 20 à 35 ans ont recouru à un prêt à la rénovation, tandis que les générations précédentes, les 36-50 ans et les 51-65 ans, affichent des taux respectifs de 12 % et 7 %.
Les jeunes générations se tournent également vers des solutions de financement écoresponsables, telles que les prêts verts. Parmi les jeunes qui empruntent pour des travaux, une part non négligeable choisit cette voie pour les avantages environnementaux et financiers qu’elle présente. Cependant, l’étude révèle un manque d’information, car un propriétaire sur quatre ayant contracté un prêt à la rénovation ignore qu’il existe des prêts verts. Cela souligne l’importance d’un accompagnement personnalisé qui pourrait permettre aux jeunes d’explorer pleinement les options de financement disponibles sur le marché.
Le rôle des conseillers immobiliers
Les agents immobiliers et les conseillers jouent un rôle fondamental dans ce nouveau paysage. Ils doivent informer et éduquer les jeunes acheteurs sur les différentes solutions financières qu’offre le marché. Chez certaines banques, comme Crelan, des guides ont été créés pour aider les propriétaires à maximiser les aides disponibles, notamment en matière de rénovation. Des outils innovants, tels que le logiciel Setle, viennent également compléter l’offre de services, permettant ainsi d’accompagner les jeunes dans leur transition vers un logement plus durable tout en optimisant les coûts liés à leurs investissements.
En somme, les jeunes acheteurs belges redéfinissent les codes de la propriété. Grâce au soutien familial, à l’utilisation de prêts adaptés et à un changement de mentalité sur le rapport à la location, ils s’orientent massivement vers l’acquisition directe d’un bien immobilier. Cette évolution s’accompagne d’un désir évident de s’impliquer dans la rénovation et d’adopter des pratiques écoresponsables, transformant ainsi les normes en matière d’accès à la propriété.