Une étude récente révèle qu’une grande partie des logements dans ces stations sont classés F ou G selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), les qualifiant de « passoires énergétiques ». Avec l’entrée en vigueur progressive des interdictions de location pour ces logements énergivores, l’avenir du parc locatif en montagne est incertain.

Un parc immobilier vieillissant et énergivore

Selon une étude menée par la fintech spécialisée dans la rénovation énergétique, heero, les stations de ski comptent en moyenne 50 % de logements classés F ou G, contre 16,9 % en moyenne nationale. Dans certaines stations, ce chiffre atteint même 90 %. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs :

  • Âge des constructions : Beaucoup de ces logements ont été construits avant la mise en place des normes énergétiques actuelles, ce qui les rend moins performants sur le plan énergétique.
  • Conditions climatiques : Les stations de ski, situées en altitude, sont soumises à des conditions climatiques rigoureuses, nécessitant une consommation énergétique accrue pour le chauffage.
  • Petite taille des logements : Les petits appartements, fréquents en montagne, consomment proportionnellement plus d’énergie que des appartements plus grands, impactant négativement leur DPE.

Ces éléments contribuent à une surconsommation énergétique, classant ces logements parmi les moins performants.

Les échéances légales imminentes

La loi Climat et Résilience prévoit une interdiction progressive de la location des logements les plus énergivores :

  • Depuis le 1er janvier 2025 : Les logements classés G ne peuvent plus faire l’objet d’un nouveau contrat de location.
  • À partir du 1er janvier 2028 : Les logements classés F seront également interdits à la location.
  • À partir du 1er janvier 2034 : Les logements classés E seront concernés.

Ces interdictions concernent non seulement les locations longue durée, mais aussi les locations de vacances et les meublés touristiques. Ainsi, une station où 50 % des logements sont classés F ou G pourrait voir la moitié de son parc locatif interdit à la location dès 2028.

Les conséquences pour les stations de ski

L’application de ces mesures pourrait avoir des répercussions significatives :

  • Réduction de l’offre locative : Une diminution du nombre de logements disponibles pourrait entraîner une hausse des prix, rendant les séjours au ski moins accessibles.
  • Impact économique : Les stations de ski dépendent fortement du tourisme. Une offre locative réduite pourrait dissuader certains touristes, affectant l’économie locale.
  • Pression sur les propriétaires : Ces derniers devront engager des travaux de rénovation énergétique pour continuer à louer leurs biens, ce qui représente un investissement financier important.

Certaines stations ont déjà commencé à réagir. Par exemple, la vallée de Chamonix-Mont-Blanc a voté une régulation des locations meublées de tourisme, limitant le nombre de biens pouvant être loués en courte durée par propriétaire. Cette mesure vise à préserver le parc de logements pour les résidents permanents et les travailleurs saisonniers.

Les solutions envisageables

Pour faire face à cette situation, plusieurs actions peuvent être envisagées :

  • Rénovation énergétique : Les propriétaires peuvent bénéficier d’aides telles que MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économie d’énergie (CEE) pour financer les travaux nécessaires à l’amélioration de la performance énergétique de leurs logements.
  • Sensibilisation et accompagnement : Informer les propriétaires sur les obligations légales et les soutenir dans leurs démarches de rénovation est essentiel.
  • Diversification de l’offre touristique : Les stations peuvent développer des activités moins énergivores et promouvoir un tourisme durable pour attirer une clientèle soucieuse de l’environnement.

Il est crucial que les acteurs locaux, les propriétaires et les pouvoirs publics collaborent pour trouver des solutions adaptées, garantissant la pérennité économique des stations tout en répondant aux enjeux environnementaux actuels.

Les stations de ski françaises sont à un tournant décisif. La nécessité d’améliorer la performance énergétique des logements est indéniable pour répondre aux exigences légales et environnementales. Cependant, cette transition doit être accompagnée pour préserver l’attractivité touristique et l’économie locale. Une approche concertée entre les différents acteurs permettra de relever ce défi ambitieux.

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Léa Collin, 52 ans, titulaire d’une licence en droit immobilier, j’ai commencé ma carrière dans un groupe immobilier comme responsable juridique. Passionnée de technologie, j’ai rejoint en 2004 une startup développant un logiciel immobilier avant sa revente à un grand groupe d’agences immobilières. En 2006, j’ai rejoint la société M2COM, qui développe un site web dédié au logement étudiant en tant que consultante. D’abord chargée de l’aspect juridique du site ainsi que de la rédaction des contenus et guides pratiques, j’ai participé ensuite à son développement commercial. Depuis, j’ai suivi le fondateur de Morning Femina dans sa nouvelle aventure, j’adore! Tout est nouveau mais rédiger du contenu journalistique pour moi n’est pas si éloigné de ce que j’ai toujours fait. Nous venons par ailleurs de lancer un nouveau média immobilier Lesnews.immo spécialisé dans l'actualité immobilière.