La commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de Budget 2025, imposant une TVA sur les meublés touristiques, y compris ceux proposés sur des plateformes comme Airbnb. Désormais, les hôtes seront tenus de facturer la TVA au taux de 10% à leurs locataires, ce qui pourrait rendre ces locations moins compétitives par rapport aux hôtels. Actuellement, ces locations n’étaient assujetties à la TVA que si elles offraient trois services spécifiques, un critère que beaucoup de loueurs ne remplissent pas. Ce nouvel amendement vise à établir une concurrence loyale entre les loueurs de meublés et le secteur hôtelier, tout en favorisant des solutions de logement durables.

Le 17 octobre 2023, la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de Budget 2025 qui impose aux hôtes de plateformes comme Airbnb de facturer la TVA à leurs locataires. Ce changement législatif, qui alourdit la fiscalité des loueurs de meublés touristiques, est justifié par les députés comme un moyen d’instaurer une concurrence loyale avec l’hôtellerie. Ce nouvel amendement marque un tournant pour les hôtes, qui doivent désormais s’adapter à de nouvelles obligations fiscales et un positionnement tarifaire plus compliqué pour rester compétitifs face aux hôtels.

Un cadre légal en mutation pour Airbnb

Depuis plusieurs années, la location de meublés touristiques via des plateformes comme Airbnb a connu un essor fulgurant. Cependant, ce succès a provoqué des tensions sur le marché du logement, notamment dans les zones touristiques. En réponse aux préoccupations des hôteliers et des autorités locales, la législation encadrant ces locations a évolué. L’introduction de la TVA sur les meublés touristiques en est le dernier exemple significatif.

Avant cet amendement, la majorité des hôtes d’Airbnb n’étaient pas assujettis à la TVA, à condition de ne pas offrir au moins trois services parmi ceux listés par la réglementation en vigueur. Ces services incluent, par exemple, le petit-déjeuner ou une réception physique des clients. La plupart des locataires traditionnels n’offrent que des prestations minimales, qui leur permettaient d’échapper à cette obligation fiscale. L’amendement proposé change désormais la donne et impose une facturation de la TVA au taux de 10% à tous les loueurs de meublés touristiques, quelle que soit la nature des services fournis.

Les implications financières pour les hôtes

Pour les hôtes, l’instauration de la TVA représente un double défi. Tout d’abord, la nécessité de revoir leurs tarifs : avec l’imposition de cette taxe, le coût de location pour le locataire augmentera sensiblement, ce qui peut dissuader certains clients potentiels. En outre, ce renchérissement pourrait également entraîner une baisse de l’attrait des meublés touristiques par rapport aux hôtels, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes.

Un impact sur la compétitivité

La confrontation entre l’hôtellerie et les locations saisonnières est ainsi ravivée. Selon plusieurs députés, la question de la concurrence est centrale. Comme l’indique François Jolivet, député Horizons de l’Indre, les prestations d’Airbnb doivent être considérées comme des actes commerciaux qui justifient l’application de la TVA. Cet amendement vise à réduire les avantages fiscaux dont bénéficient les loueurs de meublés et à remettre de l’équilibre sur le marché locatif.

Les hôtes devront donc réfléchir à une stratégie de prix adaptée afin d’attirer des clients tout en restant compétitifs. La hausse des coûts pourrait inciter les consommateurs à se tourner vers l’hôtellerie traditionnelle, qui peut souvent proposer des services nombreux et diversifiés qui ne sont pas offerts par des meublés de tourisme.

Un changement de comportement pour les consommateurs

Les prix plus élevés dus à l’imposition de la TVA pourraient également générer un changement de comportement chez les consommateurs. Les locataires éventuellement mécontents de la hausse des tarifs pourraient décider de se diriger vers d’autres solutions d’hébergement, comme les auberges de jeunesse ou les séjours chez l’habitant, qui ne sont pas soumis à la même législation.

Les enjeux sociaux et économiques derrière cet amendement

Au-delà des enjeux strictement économiques, cette législation soulève des questions sociales importantes. Pour certains, l’instauration de la TVA sur les meublés touristiques représente une opportunité de réorienter le marché locatif vers des logements familiaux, loués sur de plus longues durées. Comme l’a rapporté Peio Dufau, député socialiste, la surenchère fiscale autour des meublés a exacerbé la crise du logement dans certaines régions, notamment au Pays Basque. Les résidences qui pourraient servir de logements pour les habitants sont désormais transformées en locations saisonnières de courte durée, accentuant ainsi la pénurie pour les locaux.

La perspective de voir les touristes se détourner des meublés de tourisme à cause de leur coût croissant pourrait permettre une réouverture du marché locatif, favorisant ainsi un regain d’intérêt pour les logements familiaux. La volonté des députés d’obtenir une concurrence loyale entre les différents types d’hébergements pourrait mettre un terme aux dérives observées dans ce secteur, mais il reste à voir comment le marché réagira face à ce changement de fiscalité.

Un cadre réglementaire en pleine réforme

Avec cet amendement, les députés cherchent à établir un cadre réglementaire plus clair et plus juste, tant pour les hôtes que pour les hôteliers. La directive européenne sur la TVA exige que les loueurs de meublés touristiques soient assujettis à cette taxe lorsqu’ils entrent directement en concurrence avec le secteur hôtelier. Cela souligne l’importance de déterminer si une véritable concurrence existe entre ces deux formes d’hébergement. Les hôteliers argumentent que, dans de nombreux cas, cela est vrai, et l’objet de cette législation est de les protéger.

Cela constitue un retournement majeur pour le secteur locatif, où les hôtes devront très rapidement s’articuler autour de cette nouvelle réalité. Ils doivent désormais être à même de facturer la TVA et de l’intégrer dans les modalités de location pour respecter les nouvelles obligations fiscales. Cette situation pourrait également entraîner une hausse des démarches administratives, un autre fardeau à gérer pour les loueurs de meublés.

Le regard vers l’avenir : quelles adaptations nécessaires pour les hôtes d’Airbnb ?

Les hôtes de plateformes comme Airbnb doivent désormais envisager des ajustements significatifs dans leur manière de gérer leurs propriétés. La nécessité de s’adapter à l’assujettissement à la TVA signifie qu’ils devront également se tenir informés des autres modifications législatives et réglementaires à venir. Ce type de vigilance est essentiel pour naviguer efficacement dans le paysage en évolution rapide du marché locatif touristique, marqué par une réglementation de plus en plus stricte.

De plus, en termes de communication, les hôtes doivent préparer des messages clairs et transparents vis-à-vis de leurs clients potentiels. L’augmentation des tarifs due à la TVA doit être expliquée aux locataires. Cela peut comprendre des mises à jour sur les plateformes de réservation ainsi des interactions directes avec les clients pour leur faire comprendre les raisons derrière cette hausse tarifaire.

Enfin, cette situation pourrait inciter les hôtes à explorer de nouveaux services ou offres qui pourraient séduire les consommateurs et compenser les hausses de prix. Offrir des bonus ou des expériences exclusives pourrait s’avérer une voie à envisager pour maintenir l’attractivité de leurs offres face à une concurrence hôtelière qui pourrait se montrer renforcée par ces nouvelles régulations.

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Léa Collin, 52 ans, titulaire d’une licence en droit immobilier, j’ai commencé ma carrière dans un groupe immobilier comme responsable juridique. Passionnée de technologie, j’ai rejoint en 2004 une startup développant un logiciel immobilier avant sa revente à un grand groupe d’agences immobilières. En 2006, j’ai rejoint la société M2COM, qui développe un site web dédié au logement étudiant en tant que consultante. D’abord chargée de l’aspect juridique du site ainsi que de la rédaction des contenus et guides pratiques, j’ai participé ensuite à son développement commercial. Depuis, j’ai suivi le fondateur de Morning Femina dans sa nouvelle aventure, j’adore! Tout est nouveau mais rédiger du contenu journalistique pour moi n’est pas si éloigné de ce que j’ai toujours fait. Nous venons par ailleurs de lancer un nouveau média immobilier Lesnews.immo spécialisé dans l'actualité immobilière.

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