EN BREF

  • Proposition de loi transpartisane pour réguler les logements meublés touristiques type Airbnb
  • Convocation d’une commission mixte paritaire (CMP) le 28 octobre
  • Réduction de l’abattement fiscal sur les revenus locatifs à 30%
  • Soutien des députés et adaptation par le Sénat
  • Mesures supplémentaires pour les maires afin de réguler le marché
  • Adoption définitive attendue au Sénat le 5 novembre

Une proposition de loi transpartisane visant à encadrer le marché des logements meublés touristiques tels qu’Airbnb est sur le point de reprendre son chemin au sein du Parlement. Prévue pour être discutée le 28 octobre lors d’une commission mixte paritaire (CMP), cette loi vise à s’attaquer à la niche fiscale qui bénéficie aux propriétaires de ces logements. Le texte impose une réduction du taux d’abattement fiscal sur les revenus locatifs, fixé à 30%, au lieu des 71% ou 50% actuels. Des modifications ont été apportées par le Sénat, conservant un abattement de 50% pour les meublés classés. Ce projet de loi, porté par les députés Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz, vise à faire face à la pénurie de logements dans certaines régions, incitant les élus à agir face à l’essor d’Airbnb.

La question de la régulation des logements meublés touristiques comme Airbnb est à nouveau au cœur des débats politiques. Une proposition de loi transpartisane visant à encadrer ces locations a été remise en selle et devrait être examinée par une commission mixte paritaire le 28 octobre prochain. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de préoccupation croissante face à l’explosion du nombre de logements proposés sur Airbnb, qui contribue à une pénurie de logements dans de nombreuses villes. Les décisions qui seront prises au Parlement auront des conséquences significatives sur le marché locatif et fiscal de ces meublés touristiques.

Retour en navette parlementaire : un enjeu crucial pour le logement

Une régulation nécessaire

Le marché des locations saisonnières a connu un essor sans précédent au cours de la dernière décennie, particulièrement dans les zones touristiques. Cependant, cette croissance s’est accompagnée de conséquences ne manquant pas de soulever des inquiétudes parmi les élus et les citoyens. En effet, la flambée des prix des loyers dans de nombreuses agglomérations urbaines est en grande partie attribuée à cette pratique, qui transforme des logements permanents en propriétés destinées à la location éphémère. Les élus locaux, en particulier ceux de communes touristiques, se retrouvent confrontés à une pénurie de logements qui rend l’accès à la propriété et à la location difficile pour les ménages modestes.

Cette situation a conduit à une pression croissante en faveur d’une régulation plus stricte. La proposition de loi actuellement discutée vise à rééquilibrer ce marché en réduisant les abattements fiscaux accordés aux propriétaires de logements meublés touristiques. En particulier, la réduction de l’abattement fiscal de 71% à 30% représente une mesure phare de cette régulation, qui devrait permettre de tempérer l’engouement pour des plateformes telles qu’Airbnb tout en favorisant la construction de logements destinés à la location permanente.

Le contexte politique et législatif

Ce projet de loi, porté par les députés Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz, a déjà été examiné par l’Assemblée nationale et le Sénat. Cependant, en raison de la dissolution de l’Assemblée, le texte avait été suspendu. C’est désormais avec un nouveau souffle que la navette parlementaire reprend, avec la convocation d’une commission mixte paritaire qui réunira députés et sénateurs le 28 octobre. Cette commission aura la charge de trouver un compromis entre les différentes versions du texte adoptées par les deux chambres.

L’enjeu de cette discussion est de taille. Elle devra non seulement établir un texte de loi qui prenne en compte les attentes de toutes les parties prenantes, mais également assurer une mise en œuvre rapide et efficace des mesures de régulation proposées. La nécessité d’un équilibre entre le soutien aux initiatives touristiques et la protection des résidents permanents est plus que jamais d’actualité.

Les axes principaux de la proposition de loi

La lutte contre la niche fiscale

Un des points les plus controversés de la proposition de loi concerne l’absence d’un encadrement spécifique de la fiscalité des logements meublés de tourisme. En effet, de nombreux députés et sénateurs dénoncent cette niche fiscale qui permet aux propriétaires de bénéficier d’abattements jugés excessifs. Le souhait de réduire l’abattement fiscal à 30%, au lieu de 71% ou 50%, sauf pour les meublés classés, est un ciblage clair des préoccupations exprimées par les élus locaux. Ces derniers estiment que la régulation de cette niche fiscale est indispensable pour retarder la tendance à la spéculation immobilière.

La proposition de loi a ainsi pour but de rediriger les revenus générés par les locations touristiques vers le parc locatif traditionnel, permettant ainsi de lutter contre la pénurie de logements accessibles à tous. La récupération d’un pourcentage de ces revenus serait réallouée à la construction de nouveaux logements ou à des initiatives qui améliorent l’accès au logement social.

Outils de régulation pour les maires

Un autre aspect fulgurant de cette nouvelle législation concerne le renforcement des pouvoirs des maires dans la régulation du marché des meublés touristiques. Des outils seront mis à la disposition des collectivités locales pour mieux gérer et contrôler ces pratiques dans leur territoire. Cela comprendrait des mesures telles que la mise en place d’un registre des locations touristiques, l’obligation de déclarer ces logements, ainsi que des sanctions pour les contrevenants.

Cette démarche vise à donner aux maires une autonomie dans l’évaluation des impacts locaux d’Airbnb sur l’offre de logements. Les villes pourront ainsi imposer des restrictions spécifiques – comme le nombre de jours de location par an – pour éviter que des logements destinés à la résidence principale ne soient détournés vers le marché touristique.

Les attentes des différents acteurs et les implications d’une nouvelle régulation

Les préoccupations des élus locaux

Les élus locaux, particulièrement ceux des grandes villes et zones touristiques, expriment un soutien majoritaire à cette proposition de loi. Ils soulignent l’urgence d’agir face à la crise du logement qui sévit dans leurs municipalités. Les chiffres des loyers qui continuent de grimper font craindre une accélération de l’exode des résidents. Une régulation permettrait de rétablir un équilibre dans le marché locatif en offrant plus de logements privés et abordables.

Aussi, cette loi devrait répondre aux inquiétudes croissantes concernant la transparence des pratiques d’Airbnb. Les élus estiment que cela pourrait également encourager une meilleure cohabitation entre touristes et citoyens, ce qui est souvent un point de tension dans les zones à forte affluence touristique.

Les points de vue des propriétaires et des citoyens

À l’opposé du spectre, certains propriétaires de logements meublés touristiques voient d’un mauvais œil cette régulation. Ils font valoir que les locations sur des plateformes comme Airbnb constituent des sources de revenus essentielles, particulièrement dans un contexte économique difficile. La réduction des abattements fiscaux est perçue comme une menace pour leur activité et pour la diversité de l’offre hébergement proposée aux touristes.

Il est donc crucial que le gouvernement trouve un équilibre entre les attentes des propriétaires et la nécessité de protéger le logement pour les résidents permanents. Pour de nombreux citoyens, la régulation de la location touristique est perçue comme un moyen d’assurer leur droit au logement face à la spéculation. Leur voix doit également être entendue dans la discussion à venir au Parlement.

Enfin, la dynamique parlementaire et le contexte économique global influenceront l’adoption finale de ce texte. Les discussions à venir s’annonce d’ores et déjà comme un enjeu décisif, qui déterminera non seulement l’avenir d’Airbnb, mais aussi le paysage immobilier dans de nombreuses villes.

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Léa Collin, 52 ans, titulaire d’une licence en droit immobilier, j’ai commencé ma carrière dans un groupe immobilier comme responsable juridique. Passionnée de technologie, j’ai rejoint en 2004 une startup développant un logiciel immobilier avant sa revente à un grand groupe d’agences immobilières. En 2006, j’ai rejoint la société M2COM, qui développe un site web dédié au logement étudiant en tant que consultante. D’abord chargée de l’aspect juridique du site ainsi que de la rédaction des contenus et guides pratiques, j’ai participé ensuite à son développement commercial. Depuis, j’ai suivi le fondateur de Morning Femina dans sa nouvelle aventure, j’adore! Tout est nouveau mais rédiger du contenu journalistique pour moi n’est pas si éloigné de ce que j’ai toujours fait. Nous venons par ailleurs de lancer un nouveau média immobilier Lesnews.immo spécialisé dans l'actualité immobilière.

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